GAEL Rakotondrabe

GAEL Rakotondrabe

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À propos

Gael Rakotondrabe est né l’année de Thriller de Michael Jackson. Chez lui, on écoute Miles, les Beatles ou Weather Report et, tout autour, baigne l’atmosphère de La Réunion. Dans sa famille, les rythmes séga et maloya résonnent, son oncle étant l’accordéoniste René Lacaille. À dix ans, un autre membre de sa famille lui transmet les connaissances en solfège. Double cursus de surdoué et de bûcheur, dévorant le piano.

À douze ans, premier groupe de jazz et premier concert, début d’une amitié de musiciens avec le maître du maloya, Danyèl Waro. À quinze ans, rencontre avec Ahmad Jamal, de passage dans l’île. La légende du Jazz Américain, épaté par le potentiel du gamin, le bourre de conseils – la musique, la musique, la musique, et puis aller à Paris.

Ce sera donc la Bill Evans Piano Academy où Bernard Maury lui enjoint de se frotter à toutes les opportunités de jouer. Il se nourrit de Dutilleux et de Ravel, traine les clubs de jazz, rêve des solos démesurés de Keith Jarrett. Alors, autre conseil de Maury pour ne pas se perdre dans la tentation égotiste : jouer avec des chanteuses. Alors il devient accompagnateur des élèves des ateliers de Sara Lazarus.

Il découvre le studio un peu au hasard, chez Plus XXX, à Paris, appelé sur un album d’Hubert Mounier de L’Affaire Louis’ Trio. « Je m’y suis tout de suite senti à la maison. » Rien ne le dépayse ni ne l’angoisse. Pop, électro, musique de théâtre, de cinéma ou de publicité… «Être pertinent dans plusieurs styles », résume-t-il.

Il enregistre avec Alain Chamfort, Charles Aznavour ou Jean-Louis Murat, se lance dans des compagnonnages au long cours avec Hugh Coltman puis CocoRosie pendant dix ans – « Notre premier concert était une carte blanche à David Byrne au Carnegie Hall à New York. J’étais le seul pianiste, j’ai accompagné Devendra Banhart, Animal Collective… » Il travaille aussi pendant cinq ans avec Antony & the Johnsons, (Anohni & the Johnsons) notamment lors d’une grande tournée symphonique pendant laquelle « j’ai l’impression que l’on a joué avec tous les orchestres du monde » et pour la création de The Life and Death of Marina Abramović, spectacle de Bob Wilson.

Entretemps, il remporte le concours de piano solo du Montreux Jazz Festival 2008, auquel l’ont inscrit ses complices de CocoRosie. « À l’époque, j’étais en pleine tournée avec elles et je me faisais apostropher par des musiciens de jazz qui me disaient que je me fourvoyais. »

De composition de musique de films en rencontre, d’orchestration savante en improvisation urgente, Gael Rakotondrabe multiplie les collaborations et les connivences. Et, curieusement, recule l’heure de son premier album personnel.

Quand Bertrand Aubonnet et Manou Pallueau, label manager et directeur artistique de For Musicians Only, lui proposent de l’enregistrer enfin, les conditions de l’exercice le convainquent : après deux ans de tournée avec la chanteuse Ayo, il revient à la musique la plus nue en compagnie du bassiste Laurent Vernerey et du batteur Raphaël Chassin, sur des standards qu’il joue depuis toujours.

D’un classique des Beatles, And I Love Her, à un autre, Because, il évoque des héritages immenses (My Funny Valentine, In a Sentimental Mood, I Fall In Love Too Easily…), remémore la sublime Chanson d’Hélène de Philippe Sarde, livre Shadow, une des nombreuses compositions qu’il ne partage hélas qu’avec son piano… Aérée et resserrée à la fois, cette musique déploie l’identité singulière de Gael Rakotondrabe, toujours entre deux rives et soucieux partout de la clarté émotionnelle. Après des années à éviter d’être pleinement dans la lumière, il se dévoile enfin. 

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