CHUCHO VALDÉS
Formules

Le père du jazz cubain Chucho Valdés (6 Grammy et 3 Latin Grammy Awards !) est de retour avec Jazz Bata 2 (46 ans après le premier volume en 1972 !) et revient à ses racines cubaines (le tambour batá est l’instrument sacré de la religion Yoruba)
Chucho Valdés revisite avec brio le concept de son album cubain Jazz Batá de 1972 ; même si cela nous paraît aujourd’hui très contemporain, à l’époque, ce projet en petite formation (trio) passait pour experimental : sans batterie – avec 2 virtuoses qui deviendraient des membres d’ Irakere : Carlos del Puerto à la basse et Oscal Valdés au tambour batâ (l’instrument sacré, en forme de sablier, de la religion Yoruba à Cuba).
L’album a été enregistré en 2 jours ó dans le New Jersey au studio John Lee. Le repertoire des batá – la musique sacrée afro-cubaine – s’intègre parfaitement aux solos de piano de l’album. “J’ai appliqué à mes solos les différents rythmes du batá”, declare Chucho. “Le piano est bien sûr un instrument harmonique mais il est aussi percussif, et l’on peut jouer des percussions dessus.”
Si Valdés a laissé de côté la petite formation jazz batá devant le succès fulgurant d’Irakere en 1973, il a toujours souhaité y revenir et c’est chose faire avec Jazz batá 2 et ce, de la meilleure des manières, “avec encore plus de ressources de toutes sortes et un panorama plus large”.
Yaroldy Abreu Robles, Dreiser Durruthy Bombalé, et Yelsy Heredia sont originaires de la région du Guantanamo et ont des racines profondes dans la culture musicale cubaine même s’ils ont une formation classique par ailleurs. Yelsy et Dreiser ont grandi ensemble : ils sont allés à l’école de musique, ont été diplômés et ont joué ensemble quasiment toute leur vie. Yaroldy joue d’une grande variété de tambours – congas, batá, bongo, percussions d’orchestre – et travaille avec Chucho Valdés depuis 20 ans. “Il comprend toujours là où je veux aller”, déclare ce dernier.
Jazz Batá 2 marque aussi le centenaire du père et professeur de Valdés Ramón “Bebo” Valdés (1918-2013). Ces deux géants de la musique cubaine sont nés le meme jour : un 9 octobre. Les 100 ans de Bebo correspondent aux 77 ans de Chucho. A eux deux, ils ont exercé une énorme influence depuis les années 40. En 1952, Bebo avait tenté avec batanga d’associer les tambours bata avec un groupe de jazz : ce fut un succès artistique mais un échec commercial. Cependant, cela a été la source d’inspiration d’Irakere ainsi que de Jazz Bata et de sa suite : Jazz Bata 2 46 ans plus tard !
C’est une belle preuve de la vitalité de la carrière et de la musique de Chucho Valdès qu’il a cultivées depuis 77 ans !

Il y a quatre décennies, Chucho Valdés révolutionnait le panorama musical cubain avec son groupe de jazz Irakere, dont les sonorités et les arrangements sonnent toujours incroyablement modernes. Avec une force volcanique qui s’est imposée autant dans les rythmes de danse que dans les pièces symphoniques, Irakere n’a jamais cessé d’être une fascinante fôret peuplée d’animaux mythiques et de tambours sacrés.
Chucho Valdés en apporte une nouvelle preuve, à 73 ans, après la redécouverte des partitions originales du groupe, qu’il a confiées à une génération de musiciens qui n’étaient pas nés quand Irakere triomphait. Des titres tels que “Bacalao con Pan” ou “Juana 1600” sont des pains de dynamite entre les mains des Afrocuban Messengers. Le maestro Valdés ne se contente pas de faire revivre un héritage ancien, il le réinvente et le transforme en offrande pour que le talent des plus jeunes fasse renaître la magie d’Irakere

Le duo de pianos et un exercice rare, un mikado passionnant qui unit deux protagonistes penchés sur 176 touches réparties égalitairement. Chucho Valdés et Gonzalo Rubalcaba sont deux phares lumineux du latin jazz passés maîtres dans l’art de la conversation musicale, liés par une amitié remontant à plusieurs décennies. Comme le dit Gonzalo Rubalcaba : « Nous écrivons tous deux de la musique pour piano et aimons réinventer des airs qui vont des succès populaires et classiques du répertoire cubain à la musique de Thelonious Monk. » Sortilèges des rythmes, puissance lyrique des thèmes abordés, dimension presque sculpturale de ces deux figures capables de la poésie la plus raffinée comme des accords les plus orageux : cette rencontre au sommet est présentée en exclusivité et pour la première fois en France à l’auditorium de La Seine Musicale.