SOUAD MASSI

À propos
Les nouvelles chansons de Souad Massi, chantées en arabe et en français, ont été conçues dans un mode duel, imposé par une dialectique de pandémie : comment rendre son rythme, son harmonie à un monde plongé dans un cotonneux brouillard, où le repli et la solitude tiennent lieu de mot d’ordre. « Le COVID a fait ressortir des angoisses enfouies. L’inconnu m’a toujours fait peur, dit Souad Massi. Tout ce que nous ne maîtrisons pas, les angoisses du soir, l’abandon, la solitude…Pour créer, mettre des mots sur ces troubles profonds, je dois aller chercher les forces vives, le rythme, la pulsion ».
Souad Massi se glisse dans la nostalgie teintée de bossa nova de L’Espoir, un titre conçu avec Michel Françoise. Elle s’empare de la poésie de la langue arabe pour décrire le malaise adolescent – délicate transformation de la chrysalide – à travers le mythe de la déesse Sequana, celle qui selon nos ancêtres les Gaulois, veillait sur les sources d’eau douce. C’est en groupe, en famille, que se travaille la mémoire, cet indispensable atout qui nous permet d’avancer.
Intellectuellement carrée, de formation scientifique (Souad Massi est ingénieure, diplômée de l’Ecole du génie civil), elle s’est frayé un chemin artistique entre les courants musicaux qui habitent Alger dans les années 1990. Passée par le flamenco avec le groupe Triana d’Alger, puis par le heavy metal avec Atakor, Souad Massi a étudié la musique classique occidentale. En ce sens, elle est le pur produit d’une « Alger ville ouverte », longtemps célébrée.
Venue à Paris en 1999 pour chanter au Cabaret Sauvage, sa première cassette sous le bras, Souad Massi est remarquée par le label Island-Mercury. Depuis, elle a choisi de vivre en France. « L’Algérie, dit-elle, est inscrite en moi, ce sont des mondes parallèles qui me nourrissent et dans lesquels je puise mes ressources, comme une plante, en réalité ». L’exil, c’est autre chose. L’exil ce sont « ces gens qui s’agrippent aux avions qui partent de Kaboul lors du retour des Talibans. Pour eux, j’ai écrit Dessine-moi un pays. Mais aussi, parce que je ne peux souscrire aux discours de la peur qui se développent ici, pour créer un pays où l’on serait montré du doigt dès lors qu’on a une couleur différente du blanc ». De ce monde chaotique et brisé, l’espoir n’a pourtant pas été effacé. « Une seule étoile suffit à nous inviter à penser notre propre rapport à l’autre et à aller à l’essentiel » : la vie et la résistance aux forces de destruction.
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Genre
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Label
Backing Track Production
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Coproduction
Co-édition Sony Publishing
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